Mairie de Cadenet
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Voeux du Maire 2020

Mesdames et Messieurs

Chers amis

C’est avec une certaine émotion que je m’adresse à vous aujourd’hui puisque j’ai décidé de ne plus me représenter comme candidat aux prochaines élections de mars 2020. Cette décision n’a pas été difficile à prendre pour deux raisons : la première c’est qu’à l’aube de mes 82 printemps, il est temps de prendre la retraite que je pense avoir bien mérité et la seconde, c’est qu’il faut laisser la place à la jeunesse.

Au seuil de cette nouvelle année, je tiens tout d’abord à vous remercier d’être venus si nombreux pour assister à cette traditionnelle cérémonie des vœux et vous dire avec l’ensemble du Conseil Municipal, combien nous sommes heureux de vous accueillir

Avant d’aller plus loin, je rappelle que je ne suis pas candidat aux prochaines élections municipales.

Mon discours de ce soir va être différent des autres car je ne voudrais pas qu’on me reproche d’avoir mis en avant le travail de mon équipe.

Ce que je peux dire aujourd’hui, c’est que je pense avoir servi au mieux les intérêts de nos concitoyens. Tous les maires aujourd’hui savent que cela n’a pas toujours été facile et je suis conscient de ne pas avoir satisfait tout le monde. Les intérêts de la commune passent avant ceux des particuliers. C’est un principe auquel je me suis toujours attaché. Tous les élus de mon équipe ont suivi cette règle et une fois de plus, je tiens publiquement à les remercier pour leur soutien et leur disponibilité. J’ai su apprécier leur solidarité dans les moments les plus pénibles qu’il a fallu aborder : encore merci.

Nous avons toujours respecté nos engagements pour que le bien vivre à Cadenet soit notre règle de conduite.

 

Mon activité professionnelle

Je vais peut-être pour ceux qui ne me connaissent pas ou très peu, dire qui je suis, d’où je viens.

Je suis né le 23 mai 1938 dans un petit village sur les bords de la Méditerranée : ce village touristique s’appelait Castiglione à à 45 km d’Alger. Mon père était charpentier et ma mère, couturière. J’ai fait mes études secondaires jusqu’au bac. Ne l’ayant pas eu, mes parents ne pouvant me payer mes études, j’ai présenté le concours des PTT et j’ai commencé ma carrière de postier : j’avais 18 ans.

A 20 ans, j’ai fait mon service militaire au 17è régiment des tirailleurs algériens, période pendant laquelle j’ai participé à plusieurs opérations dans les Aurès et en Kabylie où j’ai manqué de trouver la mort à deux reprises.

J’ai eu l’honneur en tant que sous-officier, de commander une section de harkis dont je salue encore une fois, le courage et la détermination de défendre le drapeau tricolore.

A ma libération, en novembre 1960, j’ai retrouvé mon poste dans l’administration.

En juin 1962, une semaine avant l’indépendance de l’Algérie, je suis rentré en France avec ma famille et nous avions la chance d’avoir ma marraine à Ste Cécile les Vignes pour nous héberger, sinon Dieu seul sait où nous aurions déposé nos valises.

Ma future belle-famille a pu rester en Algérie après l’indépendance car mon futur beau-père travaillait à la base militaire d’aviation de Blida et de ce fait, l’armée, pour les protéger, les avait hébergés sur la base. Ils nous ont rejoints à Ste Cécile les Vignes en août 1962.

Nous nous sommes mariés le 25 août 1962 à Ste Cécile. N’ayant pas de mutation, nous avons fait en guise de voyage de noces, les vendanges et des petits boulots pour survivre. J’ai été affecté dans la région parisienne fin novembre 1962.

Dès que j’ai pu faire une demande de mutation, j’ai évidemment demande le Vaucluse en priorité et j’ai eu la chance d’être affecté comme contrôleur à Cadenet, le 25 août 1965 en pleine fête votive !!

Je suis donc arrivé avec ma famille, mon fils et ma valise. J’ai eu la chance de trouver un petit appartement meublé dans lequel nous avons vécu jusqu’en mai 1968. Entre temps, j’avais trouvé un terrain et déposé un permis de construire.

Je ne sais pas si vous vous souvenez mais à cette époque, tous les paiements se faisaient par mandats ou par carnets à souche pour toutes les pensions militaires, retraites de combattant, médaille militaire, pension d’invalidité. Je me souviens tout à fait au début, étant derrière le guichet, d’un monsieur d’un certain âge venant encaisser sa retraite et ne le connaissant pas, je me suis permis de lui réclamer sa pièce d’identité. A ce moment-là, il m’a bien regardé et il m’a dit : « Qui c’est l’étranger ici ? ». J’ai compris que Cadenet, ce n’était pas Paris et qu’il fallait que je m’habitue à plus de souplesse si je ne voulais pas me faire d’ennemi. J’ai aussi compris que pour certains, même si j’étais né de parents français, je n’étais quand même pas français et qu’il fallait que je m’adapte à cette nouvelle situation.

J’ai compris que je devais m’intégrer dans la vie de ce village et j’ai commencé à participer à la vie associative.

Avant d’aller plus loin, je tiens à revenir sur mon lieu de naissance à Castiglione. Pour ceux qui l’ignorent, beaucoup de villages d’Algérie portaient les noms de victoires napoléoniennes : Arcole, Marengo, Montebello, Lodi. Et quand vous vous plongez dans l’histoire de la campagne d’Italie, en lisant le livre de notre ancien maire, Monsieur Jacques KRYN et bien, vous découvrez qu’André Estienne, notre petit tambour, a participé à la bataille de Castiglione, le 3 août 1796.

André Estienne savait écrire dans un français très personnel mais grâce à ses témoignages, on a pu reconstituer de nombreux épisodes de cette bataille. On apprend par exemple, que le chef des armées autrichiennes, qui s’appelait WURMSER, avait divisé ses troupes en deux parties de chaque côté du lac de Garde. On ne sait pas exactement comment Bonaparte a appris cette nouvelle : le fait est qu’il a attendu les autrichiens et qu’il les a battus lors de la bataille de Castiglione. Si Bonaparte n’avait pas été vainqueur, l’armée française était détruite et il n’y aurait pas eu de bataille au pont d’Arcole.

Pourquoi vous avoir raconté cette partie de l’histoire ? Tout simplement parce que lorsque La Poste nous a demandé de mettre des noms de rue, j’ai pensé à baptiser la mienne, rue de Castiglione puisque nous avions déjà la rue d’Arcole.

Pendant les combats et parmi les tués, un enfant de Cadenet, le capitaine Joseph MICHEL, parmi les blessés, le général ROBERT et le chef de brigade LAFON.

Je pense avoir satisfait la curiosité de certains habitants de mon quartier : je n’ai pas baptisé ma rue de mon lieu de naissance mais parce que ce nom est lié à l’histoire de notre village et d’André Estienne.

Je reviens un peu sur ma vie professionnelle. Je suis resté à Cadenet jusqu’en septembre 1979 date à laquelle j’ai été nommé à Lauris et en septembre 1991, receveur à La Tour d’Aigues jusqu’à ma retraite en mai 1998. Mon fils venait de prendre le Bar du Commerce : aussi au lendemain, pensant pouvoir me reposer, je me suis retrouvé derrière le comptoir jusqu’à mon élection en mars 2001.

Je vais quand même conclure en disant que je pense avoir servi ce village au mieux de mes compétences et dans tous les domaines. Le service public a toujours fait partie de l’éducation que j’ai reçue de mes parents. Travailles d’abord, rends toi utile si tu peux, mais ne demande rien en échange.

Durant ma carrière de postier, j’ai toujours conseillé mes clients que ce soit dans des demandes administratives, des dossiers de prêt avec des plans d’épargne logement ou des placements financiers.

Dans mon rôle d’élu, j’aurai consacré 31 ans de ma vie à servir ce village, qui n’était même pas mon village puisque je n’y suis pas né.

Quand j’ai découvert Cadenet, avec ses 2 700 habitants (aujourd’hui 4 258), j’ai tout de suite pensé que je finirai mes jours ici, en Provence, car le climat méditerranéen me rappelle celui de ma jeunesse et puis avec mon épouse, on avait décidé qu’on ne déménagerait plus :  même si nous n’avions pas de meuble, on en avait marre de faire les valises.

Au moment de tirer ma révérence et que je revois Cadenet en 1965, avec des rues détériorées, sans trottoir, pas de place de parking, pas de salle de réunion, pas de centre culturel, un mini collège en préfabriqué, pas de gymnase évidemment, une petite gendarmerie accolée à a mairie avec 3 logements, une petite maternelle avec 2 classes, un garde champêtre, 2 facteurs, un qui distribuait le courrier dans le village, l’autre faisait sa tournée en mobylette, pas de P.O.S., le mur des remparts qui menaçait, un mini centre de secours des pompiers, pas d’EHPAD, une mini station d’épuration.

Cadenet a évolué dans le bon sens pour que nos citoyens y trouvent le plaisir de bien y vivre.

 

Je vais enfin terminer en remerciant Monsieur CHABERT, notre président du Département, Monsieur SAUVAGEON, notre conseiller régional, Madame CONCA, notre sous-préfète, Monsieur FABRE, notre président de COTELUB, Monsieur Jean François LOVISOLO pour le soutien et les aides qu’ils nous ont apportés afin de mener à bien nos projets.

Remercier également les forces de gendarmerie, nos policiers municipaux, les responsables d’associations et les bénévoles qui les accompagnent, j’insiste sur celles et ceux qui assurent la maintenance de l’épicerie solidaire pour leur disponibilité et le soutien qu’ils apportent aux personnes en difficulté en complément du CCAS.

Je tiens également à remercier mon épouse pour la patience dont elle a fait preuve tout au long de ses 19 années et du soutien qu’elle m’a apporté dans les moments difficiles.

Enfin, je remercie Eric et son équipe de la cantine pour le cocktail qu’ils nous ont préparé pour clôturer cette soirée. Remercier l’ensemble des employés municipaux et tous les élus qui sont derrière moi pour m’avoir supporté pendant ces nombreuses années.

Sur ces mots, le Conseil Municipal et moi-même vous présentons ainsi qu’à vos familles, nos vœux les plus sincères de santé, de bonheur, de prospérité et la réalisation de tous vos projets.

Fernand Perez

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